Les Migrants de l'été : Semaine 3

La semaine 3 fut marquée par le bal des logements.

Notre location saisonnière se terminait le vendredi et on avait toujours pas de logement. On a donc réservé 2 nuits dans un hôtel en centre ville, avant de revenir quelques jours dans la maison initiale qui était libre par la suite. Petite partie de Tetris pour mettre nos 9 valises, 5 sacs, poussette, chaise bébé et lit parapluie dans les voitures.

Pour un logement plus définitif, à la droite du ring Messieurs Dames, ma championne, la maison qui me convenait le mieux, car mieux agencée au niveau des pièces et plus près de l'Hôpital. A ma gauche, le choix d'Anna, un ferme rénovée avec panneaux solaires et puits canadien, dite la "barn".

Je passe le vendredi à mettre la pression pour accélérer le crédit check de ma championne et je finis par parvenir à ce qu'il soit communiqué à l'agence dans les délais. J'appelle l'agence, je tombe sur la secrétaire et lui explique notre situation, les trois enfants dont un bébé, personne inscrit à l'école, la nécessité d'une adresse pour ouvrir un compte tout ça tout ça, qu'il faut vraiment envoyer le crédit check aux proprios avant le week-end, et elle me répond qu'elle va laisser un message à la responsable de notre dossier mais qu'ils sont very busy. J'imagine qu'ils avaient d'autres cas plus pressants que le nôtre car on n'a pas été rappelé.

Du coup on décide de signer pour la barn le lundi. Et effectivement on signe. Et on prévient pas les autres, bien fait pour eux. Ils essaient d'ailleurs de nous rappeler mais nous on répond pas. Puis on va à la banque tout content avec notre contrat de location. Qui n'est pas un document valable pour eux. On nous conseille d'aller au Civic Centre pour s'inscrire pour la Council Tax et ramener un document officiel. Alors on y va. Ils ne délivrent pas de document sur place. Tant pis, on attendra un courrier. Ça prend en général 4 semaines. Tant pis. On... fera… autrement.

Le coeur tout ragaillardi par ce nouvel échec frustrantissime on se rend donc vers notre nouvelle demeure. On sort les valises, les enfants. On découvre que la barn est dans l'état dans lequel elle était quand on l'avait visitée 10 jours auparavant, c'est à dire tellement sale qu'on ne peut y emménager directement. On découvre en plus pleins de nouveaux trucs cassés qu'on avait pas repéré la première fois. On remet les valises dans la voiture, avec les enfants, et on repart.

Le lendemain Anna retourne à l'agence pour se plaindre et récupérer les 2000 pounds de caution et de premier loyer. Ils promettent de faire le ménage et les réparations.
On est plus trop chaud pour la barn, même Anna. On rappelle les autres qui nous confirme qu'on est des gens sérieux et qu'on a le droit de louer la maison. Ils nous envoient un exemplaire de contrat et un rendez-vous pour signer après un délai de réflexion systématique de 1 semaine. Même pas mal, il y'a bien longtemps qu'on a dépassé le stade de la frustration pour basculer vers le stade de la résignation.
On envoie un mail à la barn pour dire que ça va pas être possible.

La semaine 3 touche a sa fin. On n'a toujours pas de logement. Encore moins de utility bill pour prouver une quelconque adresse. On ne se doute pas encore de ce que nous réserve la semaine 4.